La Finance Islamique en France et les intermédiaires…
Quelques recommandations
د. خالد الطراولي
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Depuis des mois un climat nouveau commence à s’installer dans les esprits de plusieurs acteurs politiques et économiques de la vie française, des tables rondes et des séminaires se sont déroulés d’une façon sereine et officielle, le gouvernement français précipite le pas, certains ministres et députés s’intéressent de prés au phénomène de la finance islamique, la crise actuelle est passée par là et elle a marqué les esprits, des problèmes de liquidité sont apparus, et des approches financières qui n’émanent pas du sphère occidentale paraissent intéressantes à découvrir et peut être à appliquer rapidement. Le voisin britannique semble marquer quelques points d’avance dans cette ruée vers la finance islamique et augmente la pression dans la course pour devenir la première plaque tournante mondiale de ce phénomène et acquérir ainsi les fruits des flux d’investissement conséquents.
La finance islamique en France n’est pas en faite un projet récent, ainsi dans la moitié des années 90, alors que j’étais à l’époque membre fondateur du centre de l’économie prospective, je me suis intéressé avec certains de mes collègues à lancer la réflexion sur les possibilités juridiques politiques et économiques pour une éventuelle utilisation des instruments de la finance islamique en France. Nos études universitaires dans le domaine économique favorisaient de tel intérêt, je venais justement d’obtenir ma thèse de doctorat, dont une partie traitait de l’approche financière islamique. La démarche n’a pas aboutit, plusieurs facteurs ont contribué à cet échec momentané, dont l’immaturité du champs à exploiter, la méfiance ou l’incompréhension de certains, et l’absence d’un intérêt politique ou du milieu des affaires au phénomène. En plus, des fatwas qui émanaient de certains oulémas musulmans rendaient licite l’obtention des crédits à intérêt pour l’achat de logement, ce qui a contribué à un certain relâchement dans la recherche du halal, soulage les consciences et diminue la pression, d’où un certain désintérêt plus ou moins grande de la communauté musulmane vis-à-vis des instruments financiers islamiques.
Le regain d’intérêt actuel pour la finance islamique se trace donc dans un processus à quatre niveaux :
- Le licite recherché de la communauté dans ses opérations financières
- La recherche de l’intérêt commun entre une communauté et son pays d’accueil et d’intégration.
- Une contribution positive que peut formuler une partie intégrante de cette population pour le développement et l’essor de la France à travers une forme de sa culture et religion
- Sans oublier l’intérêt purement économique et financiers des uns et des autres.
Une concordance s’installe donc au sain des sphères politique et économique pour l’acceptation de la finance islamique en France, en permettant dans les mois à venir l’ouverture des premières banques sur le territoire de la république. La législation s’oriente dans ce sens et surtout tend à surmonter les problèmes d’ordre juridiques concernant notamment la fiscalité de ces banques.
Toutefois nous estimons que pour assurer cette réussite, quelques recommandations s’imposent :
- La finance islamique n’est pas une forme de prosélytisme, ce n’est pas un instrument ou un message pour convertir, c’est un projet économique et financier qui s’intègre amplement dans le paysage légal français.
- La finance islamique doit être indépendante de toute ingérence politique ou religieuse aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
- De même, nous pourrions assister dans les mois à venir à l’émergence des organisations intermédiaires qui pourrait constituer une liaison et un lien entre les banques islamiques qui veulent s’installer en France et l’environnement économiques et législatif régnants. Une meilleure connaissance du pays, de sa culture de sa législation de ses institutions de sa population, constitue un apport majeur pour une meilleure intégration de la finance islamique dans le paysage financier français et de sa réussite socio-économique. Toute fois il nous semble que certaines conditions devraient être respectées pour assurer cet apport positif de la part de ces institutions intermédiaires :
- Etre indépendante de toute organisation politique ou religieuse ou financière.
- ses membres devraient être issus aussi bien de la sphère financière et économique, que de la sphère de la charia qui traite de la problématique financière.
- permettre la constitution de comités de fatwa totalement indépendantes des banques.
- il est plus intéressant de multiplier le nombre de ces associations pour s’échapper à la domination d’une seule approche et d’une main mise inadéquate pour l’indépendance, toute fois ces associations peuvent s’unir dans un conseil ou comité avec des représentants afin de faciliter la relation avec les autorités dans le sens d’un unique interlocuteur.
Ainsi une belle aventure s’annonce dans un proche avenir, avec ses espoirs et ses craintes, toute fois avec une histoire et une expérience de plusieurs décennies et une présence mondiale assez conséquente, 396 banques islamiques dans 53 pays et plus de 700 milliards de dollars d’actifs gérés dans le monde, le défis de la finance islamique en France ne peut être que réussi, vu le degré assez élevé de l’attente et l’environnement positif aussi bien intérieur qu’extérieur qui l’entoure.
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